POÉSIE URINAIRE

La vraie poésie vient de choses banales, quotidiennes, méprisées par les gens issus de la cuisse de Jupiter, mais encensées par les hédonistes dont je me réclame ; Ainsi je trouve une poésie sublime, une beauté qui atteint l'un des sommets de l'esthétisme, dans le geste tout naturel d'une femme qui s'accroupit pour uriner. Nous autres, pauvres hommes, nous pissons debout, trivialement, bêtement, sans aucun souci du beau, sans grâce, comme les rustres que nous sommes ; mais les femmes... !!!

Dans ma petite école d'autrefois, qui était mixte, les WC étaient dans la cour de récréation, WC à la Turque. Cabines fermées par une petite porte avec dix centimètres de jour par le bas, et qui nous dépassait de quelque cinquante petits centimètres. Et l'un des plaisirs de la récréation, c'était, pour nous les garçons, de faire des sauts de cabris quand une fille s'enfermait dans une des cabines, pour la surprendre dans son intimité ; ou de se coucher par terre pour « espincher » par l'ouverture du bas. Ce plaisir-là les générations actuelles ne le connaîtrons plus, car s'il était facilité par les WC à la Turque qui mettaient à portée de notre œil la « naissance du monde », il a disparu avec la cuvette émaillée.

C'est admirable ce petit mouvement de hanches pour baisser la culotte qui glisse jusqu'aux chevilles, avant de s'accroupir. Et c'est tout aussi superbe la remontée du slip, et cet autre mouvement du bassin pour le remettre en place. Voilà, messieurs les intellectuels ce qu'est la vraie poésie !